A l’occasion de l’exposition « Images à charge, la construction de la preuve par l’image » (du 4 juin au 30 août, dans le cadre des 5 ans du BAL), les trois séances, constituées pour la plupart de films d’artistes ou expérimentaux, proposent d’appréhender la puissance de persuasion des images. Images enregistrées par des caméras de surveillance ou par des drones, images prises sur le vif ou found footage, ce sont les modalités visuelles du contrôle sur le citoyen qui sont convoquées. Avec la nécessité, pour reprendre l’impératif de Michel Foucault, de déconstruire les structures fondatrices de nos sociétés pour mieux les sonder.
Une programmation de Benoît Hické
La charge de l’image
De sources documentaires, les situations ici filmées dévoilent des lieux inaccessibles, des scènes mystérieuses. “Body Trail” se situe entre la scène de crime et la performance filmée. Les corps gisent, troublantes sculptures de chair. “Mansfield 1962″ a été réalisé à partir d’images « found footage » prises pendant l’été 1962 par la police dans des toilettes publiques d’une petite ville de l’Ohio. A travers un miroir sans teint, il s’agissait de collecter des images à charge contre des pratiques sexuelles illicites. Le corps est aussi au centre de “The Unmanned – 2045 – The Death of Ray Kurzweil”. Le théoricien du transhumanisme et sa descendance supposée sont filmés dans une forêt au moyen de drones permettant d’envisager une autre forme de limite biologique. Dans “BIT Plane”, un avion télécommandé, équipé d’une caméra vidéo, survole illégalement la Silicon Valley, en un pied-de-nez précurseur et transgressif. Le faucon, dans “On Air”, se voit investi d’une mission d’espionnage au Moyen Orient. Un écho réflexif sur les outils modernes et archaïques de contrôle.
“Body Trail”, de Michael Palm et Willi Dorner (2008, vidéo, son, 8’)
“Mansfield 1962″, de William Jones (2006, vidéo, sil., 6’)
“The Unmanned – 2045 – The Death of Ray Kurzweil”, de Raphaël Siboni et Fabien Giraud (2014, vidéo, son, 26’)
“BIT Plane”, de Bureau of Inverse Technology (1999, vidéo, son, 13’)
“On Air”, de Laurent Grasso (2009, vidéo, son, 17’30)
Remerciements : Charlène Dinhut et Maxime Guitton
INFORMATIONS PRATIQUES :
Cinéma des Cinéastes – Le 23 juin 2015 – 20h15
7 avenue de Clichy – 75017 Paris
Tarifs : 9 euros / 7 euros tarif réduit. Séance + exposition au BAL : 11 euros
A l’occasion de l’exposition « Images à charge, la construction de la preuve par l’image » (du 4 juin au 30 août, dans le cadre des 5 ans du BAL), les trois séances, constituées pour la plupart de films d’artistes ou expérimentaux, proposent d’appréhender la puissance de persuasion des images. Images enregistrées par des caméras de surveillance ou par des drones, images prises sur le vif ou found footage, ce sont les modalités visuelles du contrôle sur le citoyen qui sont convoquées. Avec la nécessité, pour reprendre l’impératif de Michel Foucault, de déconstruire les structures fondatrices de nos sociétés pour mieux les sonder.
Près de la gare de Pékin, ils sont des milliers venus de toute la Chine porter plainte contre les injustices et abus des autorités locales. Faute de se faire entendre dans leur province, ces modestes paysans, ouvriers ou petits propriétaires se voient contraints de faire le voyage vers la capitale pour tenter d’obtenir réparation. Amassés dans un bidonville, ils subissent les pressions de la police et de l’administration. Zhao Liang documente ce combat, caméra légère au poing. Tourné sur une dizaine d’année jusqu’aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008, ce film donne à voir ceux que le pouvoir central cherche à rendre invisibles. Ces images sont celles qui manquent.
INFORMATIONS PRATIQUES :
Cinéma des Cinéastes – Le 16 juin 2015 – 20h15
7 avenue de Clichy – 75017 Paris
Tarifs : 9 euros / 7 euros tarif réduit. Séance + exposition au BAL : 11 euros
A l’occasion de l’exposition « Images à charge, la construction de la preuve par l’image » (du 4 juin au 30 août, dans le cadre des 5 ans du BAL), les trois séances, constituées pour la plupart de films d’artistes ou expérimentaux, proposent d’appréhender la puissance de persuasion des images. Images enregistrées par des caméras de surveillance ou par des drones, images prises sur le vif ou found footage, ce sont les modalités visuelles du contrôle sur le citoyen qui sont convoquées. Avec la nécessité, pour reprendre l’impératif de Michel Foucault, de déconstruire les structures fondatrices de nos sociétés pour mieux les sonder.
Histoires de l’œil
Trois mois après la catastrophe de Fukushima, une caméra de surveillance installée sur le site déverse son flux visuel sur la page officielle de l’exploitant de la centrale. 4″ bâtiments face à la mer” de Philippe Rouy est un montage de ces images, qui subvertit l’intention officielle de “transparence des opérations de sécurisation”. L’entreprise panoptique est mise à mal comme dans le film “I Only Wish I Could Weep”, archive de The Atlas Group. Cette fiction, construite par l’artiste libanais Walid Raad, présente les bandes vidéo conservées de l’opérateur 17, agent de renseignement assigné au contrôle de l’activité de la Corniche, lieu populaire de Beyrouth. Les mécanismes de surveillance sont disséqués également dans “Prison Images”, composé de citations de films de fiction (Genet, Bresson), de documentaires et d’images de caméras de surveillance grâce auxquels Harun Farocki montre et démonte l’envers d’un lieu par essence clos sur lui-même. Une réflexion dialectique sur les puissances de l’image.
“4 bâtiments face à la mer“, de Philippe Rouy (2012, vidéo, sil., 47’)
“I Only Wish I Could Weep, Operator #17″, de Walid Raad (The Atlas Group) (2002, vidéo, sil., 7’36)
“Prison Images”, de Harun Farocki (2000, vidéo, son, 60’, VOSTF)
INFORMATIONS PRATIQUES :
Cinéma des Cinéastes – Le 9 juin 2015 – 20h15
7 avenue de Clichy – 75017 Paris
Tarifs : 9 euros / 7 euros tarif réduit. Séance + exposition au BAL : 11 euros