DÉCENTREMENT ET RÉ-ENCHANTEMENT : L’ENREGISTREMENT DE TERRAIN POUR UN NOUVEL USAGE SONORE DU MONDE
Tendez l’oreille, participez à une rencontre sonore à l’écoute de la nature !
Conférence Alexandre Galand, docteur en histoire, art et archéologie, Université de Liège
Par le biais des microphones, l’enregistrement de terrain, de la nature, des animaux, des écosystèmes suscite une écoute renouvelée du monde, de ses habitants et de ses milieux de vie. Attentif à la diversité des formes de vie, parfois infimes ou inaudibles, l’enregistrement de terrain contribue à ré-enchanter des paysages sonores menacés. Bien qu’elle soit associée à l’accélération et aux progrès techniques liés à la Révolution industrielle, cette pratique impose un ralentissement des gestes, une concentration et un décentrement de l’écoute.
Dans un monde où les printemps deviennent de plus en plus silencieux, les preneurs de sons mettent en valeur des phénomènes acoustiques passionnants qui racontent la crise écologique en cours. Loin d’être uniquement passéiste ou nostalgique, l’enregistrement de terrain donne à entendre d’autres manières d’entrer en résonance avec le monde, d’autres cosmopolitiques. Il contribue à faire vaciller la conception occidentale d’une nature aliénée de l’humain et nous invite à tendre l’oreille, pour un nouvel usage sonore du monde.
La Gaîté Lyrique présente dans le cadre du cycle « Le tour du jour – Nouveaux territoires du cinéma » proposé par Benoît Hické
« ÉCHOS » Cette dernière séance de la saison rassemble trois films traversés par une approche puissante, méditative, poétique de la musique et de la nature. Une véritable expérience collective, au coeur de l’été !ALLEGRO TRISTE Réal. : Aurélien Froment (France / GB – 2017 – 36’) Cinéma du réel 2018 (compétition française) Merci à la galerie Marcelle Alix L’un des plus beaux films récents sur la musique, ou plutôt AVEC la musique, ici un personnage à part entière, qui déploie sa puissance d’évocation grâce à des plans rigoureux. Sous l’apparente austérité du dispositif inventé par l’artiste Aurélien Froment, l’émotion surgit, palpable, littéralement inouïe.
PROXIMA B (première française) Réal. : Giulia Grossmann (France – 2017 – 15’) Musique originale : Cosmic Neman En présence de la réalisatrice et de Cosmic Neman Bande-annonce Ce film parcourt une Islande désertée, hantée par les roches et le lichen, volcanique mais qui n’explose jamais en dépit des tensions incessantes et poétiques.
LES ÎLES RÉSONNANTES Réal. : Juruna Mallon (France – 2017 – 41’) Cinéma du réel 2017 (compétition française) En présence du réalisateur (sous réserve) Bande-annonce « C’est dans l’oreille d’Éliane Radigue que le film nous amène, dans une expérience sensorielle aux limites de l’hypnose où nos sens sont à l’affût. En traversant les récentes pièces de la compositrice, des paysages jaillissent, notre écoute se précise, s’aiguise et cela persiste au-delà du film. » (Tënk)
INFORMATIONS PRATIQUES : Le jeudi 5 juillet 2018 à 19h15 Auditorium de la Gaîté lyrique 3 bis rue Papin – 75003 Paris Tarifs : 4 euros / 6 euros
WILD PLANTS
Réal. : Nicolas Humbert (Allemagne / Suisse – 2016 – 108′- VOSTF)
En présence du réalisateur
En partenariat avec Documentaire sur grand écran
La relation entre plantes et êtres humains est une longue histoire. Elle nous conduit à la fois vers nos propres racines et vers de nouvelles formes de vie et d’autonomie, qui se révèlent au contact avec les plantes. WILD PLANTS décrit comment la nature l’emporte sur les terrains vagues, comment les plantes germent et les fleurs éclosent afin de créer un nouvel environnement de vie. Ce film polyphonique nous emmène à la rencontre des jardiniers urbains de Détroit, du philosophe amérindien Milo Yellow Hair à Wounded Knee, des plantations sauvages du Guerilla Gardener Maurice Maggi à Zurich et de la coopérative maraichère innovante des Jardins de Cocagne à Genève, tous à la recherche de leur propres modes d’existence, créateurs d’une nouvelle forme d’activisme et de nouvelles façons d’être ensemble et d’être au monde.
INFOS PRATIQUES : Samedi 04 novembre 2017 à 15h Auditorium de la Grande Galerie de l’Évolution Entrée par le 36 rue Geoffroy Saint-Hilaire – 75005 Paris Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles Ticket gratuit à retirer à l’accueil
Le réalisateur Zhao Liang poursuit son passionnant travail d’auscultation du pouls chinois. Il a parcouru pendant deux ans la Mongolie intérieure (vaste province du nord de la Chine) afin de saisir le spectacle des activités minières. Son film navigue entre rêve (ou cauchemar ?) et réalité, allégorie et âpreté du réel, entre images, sons directs et musique. La montagne, la nature, la vie même paraissent s’effacer sous la main de l’Homme, en une métaphore à peine voilée du revirement majeur que nous vivons (l’Anthropocène).
Behemoth est bel et bien un film noir et dragon en haute définition, à la fois politique et sensible, qui se déploie avec une intensité unique dans le cinéma contemporain.
Précédé de
LUMIÈRES FOSSILES
Réal. : Lise Fischer (France – 2016 – 15’)
Une vieille femme marche dans les sentiers menant au pic du Canigou, dans les Pyrénées Orientales. Sur son corps apparaissent des images du passé… Un film subtil sur la nostalgie (de la lumière ?).
En présence de la réalisatrice.
INFORMATIONS PRATIQUES : Le mercredi 25 janvier 2017 – 19h30 Auditorium du Musée de la Chasse et de la Nature 62 rue des Archives – 75003 Paris Tarif unique de 6 euros
La séance est suivie d’un verre amical offert par le musée. Le billet permet de visiter le musée gratuitement pendant un mois à compter de sa date d’émission. Réservation conseillée auprès de Françoise Fesneau : 01 53 01 92 40 / conf-expo@chassenature.org Règlement sur place le jour de la séance
dans le cadre du cycle « Expéditions : l’usage du monde »
MILIEU
Réal. : Damien Faure (2015 – 52′)
En présence du réalisateur
M. Nishida est entomologiste. Il entretient un lien fort au milieu naturel. En expédition scientifique sur l’île de Yakushima, île aux montagnes où s’accroche une brume qui semble éternelle, il est notre passeur pour découvrir les croyances spirituelles qui accompagnent la relation à la nature des habitants de l’île. Arpenteurs de ces montagnes recouvertes de forêts luxuriantes, ces derniers nous font rencontrer les divinités, esprits farceurs et paysages mouvants, avec qui ils cohabitent, en visitant un temple taoïste et son jardin zen ou un autel dans son écrin feutré de mousse en sous-bois. Dans le calme de la forêt, parmi les cèdres centenaires, c’est la pensée d’Augustin Berque, philosophe et géographe qui nous éclaire dans notre réflexion sur les liens étroits entre nature et culture, sur la relation d’une société à son environnement. Ici, le silence des hommes révèle les sons de la nature. On entend même le glissement de l’escargot ou le bruissement des antennes de fourmis avant que, peu à peu, ils envahissent l’espace sonore, alors que les vents s’intensifient à l’approche du typhon.
INFORMATIONS PRATIQUES : Samedi 19 novembre 2016 – 15h Auditorium de la Grande Galerie del’Évolution Entrée par le 36 rue Geoffray St Hilaire – 75005 Paris Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles (120 places)